Reprise partielle des activités quotidiennes à Port-au-Prince, sauf l’école.

La note du gouvernement suivie d’un point de presse des ministres et secrétaire d’État les plus concernés, semble redonner confiance à la population qui a repris timidement ses activités dans plusieurs quartiers de la capitale après plus de 10 jours de paralysie du pays. Cependant, les activités scolaires n’ont pas recommencé en dépit du communiqué du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) appelant les acteurs au respect du droit à l’éducation, constate Haiti Press Network.

Contrairement aux 10 derniers jours du mois en cours, de nombreuses personnes vaquent à leurs activités, ce lundi 18 février 2019, quoique dans des rues sales jonchées de fatras et de poussière noire issue des cendres de pneus brûlés, lors des dernières manifestations contre le chef de l’État émaillées de violence.

Certains axes routiers principaux de la capitale, notamment Pétion-Ville, Delmas, Bourdon, Frères, Juvénat, Canapé-Vert et autres sont visiblement plus fréquentés par des véhicules privés et ceux qui assurent le transport en commun, observons-nous.

Les portes de plusieurs entreprises commerciales sont ouvertes. Les bureaux de l’État sont ouverts certes, mais les employés sont rares. C’est le cas par exemple du ministère de l’Éducation nationale où le site logeant les bureaux du ministre, du directeur général et de l’administration à Delmas 83, se trouve pratiquement vidé de la quantité de fonctionnaires habituels.

Outre les banques commerciales et les maisons de transfert d’argent, où de longues files d’attente sont remarquées, des stations à essence qui ont été épargnées de la fureur des manifestants frustrés et en colère, offrent du service aux demandeurs qui paraissent toujours nombreux.

Craignant de nouvelles paniques dans les rues et face à la sécurité qui n’est vraiment pas garantie par les autorités compétentes, de nombreux parents interrogés par l’Agence disent avoir préféré observer cette journée avant d’envoyer leurs enfants à l’école.

« Je ne prends pas de chance aujourd’hui. Je vais observer la situation dans les rues avant d’envoyer mes enfants à l’école demain, dépendamment de l’atmosphère », a réagi une mère de famille.

Intervenant sur les ondes de radio Caraïbes, le ministre de l’Éducation nationale, M. Pierre Josué Agénor Cadet a informé de la continuité des activités scolaires dans diverses provinces où les commotions politiques ne perturbent guère la vie académique.

À l’exception du département de l’Ouest, notamment la région métropolitaine de Port-au-Prince où les activités scolaires sont totalement paralysées, la vie scolaire se poursuit dans d’autres départements où les communes et sections communales sont moins perturbées, à en croire certains directeurs départementaux d’éducation contactés à cet effet.

Par exemple, pour le Nord, l’Artibonite, le Nord-Ouest, Centre, Nord-Est et Sud, les écoles fonctionnent respectivement à 40 %, 5 %, 50 %, 40 % et 80 %, 20 %, suivant les pourcentages communiqués par les responsables de ces départements scolaires.

Au cours de son intervention ce lundi, le titulaire du MENFP avait profité pour indiquer temporairement quelques mesures envisagées pour permettre aux élèves de récupérer les jours perdus.

Par ailleurs, en dépit de ce sourire un peu terne de la vie pour ce lundi 18 février, les troubles sociaux et politiques semblent encore loin d’être conjugués au passé. Les membres de l’opposition politique restent sur leur position initiale à savoir : la démission du président Jovenel au pouvoir, malgré l’appel incessant de ce dernier au dialogue et l’intervention samedi soir du Premier ministre Jean Henry Céant sur la Télévision nationale d’Haïti (TNH), où il a rappelé un ensemble de mesures adoptées par le gouvernement visant à améliorer la situation socio-économique qui frustre énormément ces derniers temps.

Texte et photo : Alix Laroche source HPN

Commentaires via Facebook

Recommended For You

mm

About the Author: La Redaction