Quand le CSPJ demande des comptes au garde des sceaux

Le dossier des étrangers, lourdement armés, arrêtés à Port-au-Prince puis transférés aux Etats-Unis ne finit pas de défrayer la chronique. Alors que le journal américain Miami Herald a indiqué que ces individus ne seraient pas poursuivis par la justice américaine, le conseil supérieur du pouvoir judiciaire(CSPJ), la plus haute autorité judiciaire haïtienne, écrit au ministre de la justice Jean Roudy Aly, pour lui demander des explications sur les circonstances entourant le transfert aux Etats-Unis de ces étrangers.

Dans cette correspondance en date du 21 février acheminée au ministre de la justice, les 5 juges signataires dont le président Me René Sylvestre, ont dénoncé ce qu’ils appellent une pratique illégale et arbitraire non sans rappeler que les tribunaux haïtiens sont les seuls compétents pour connaître  toutes les infractions commises sur le territoire national.

Le CSPJ dit avoir constaté avec stupéfaction et amertume que la plupart des présumés délinquants, de nationalité étrangère et pris en flagrant délit, munis d’armes de guerre et de munitions de toute sorte, ont pu laisser le pays trois jours après leur arrestation au mépris de la constitution et des lois haïtiennes.

Déplorant les pertes en vies humaines, les dégâts et les casses enregistrés ces derniers jours dans le pays dans un contexte marqué par des mouvements de protestation, le CSPJ rappelle qu’il possède un pouvoir général d’information sur toutes les questions relatives à la justice, notamment celles portant sur son indépendance et son fonctionnement.

Les 8 étrangers arrêtés dimanche en Haïti non loin du siège de la Banque centrale, ont étés transférés mercredi aux Etat-Unis où, selon le journal américain Miami Herald, ils ne seront pas poursuivis.

Ils auraient, toujours d’après le quotidien floridien, déclaré aux autorités américaines avoir été mandatés par un homme d’affaires haïtien travaillant avec les autorités haïtiennes, pour une mission de sécurité en Haïti.

Le porte-parole du premier ministre Jean-Henry Céant, Pascal Adrien, a tweeté en début de semaine, que ces étrangers voulaient accéder au toit du bâtiment de la banque centrale pour pouvoir dominer le bureau du chef de la Primature.

Le premier ministre Céant n’a pas été informé du « transfert » de ces mercenaires aux Etat-Unis, selon Pascal Adrien et Jorchemy Jean-Baptiste, directeur de cabinet adjoint du Premier Ministre Jean Henry Céant.

Ce transfert avait été autorisé par le ministre de la justice, selon une note dont le Miami Herald affirme avoir reçu une copie.

Selon une source extrêmement fiable, le ministre de la justice était muni d’une lettre signée du président de la République Jovenel Moïse autorisant l’élargissement des sept (7) mercenaires dont cinq (5) sont américains.

L’ambassadrice américaine serait aussi détentrice d’une copie de cette lettre.

Source HPN

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