Plusieurs pompes à essence sont à sec de façon répétée depuis environ un mois. La rareté du carburant sur le marché local n’est pas généralisée, selon le président de l’ANADIPP, David Turnier. Mais cela dérange beaucoup. Une source au BMPAD a confié au Nouvelliste qu’à cause de l’arrêté présidentiel du 1er mars 2018 exigeant que la gourde soit la seule et unique monnaie de transaction dans le pays, les compagnies pétrolières paient le BMPAD en gourdes et ce dernier peine à trouver des dollars pour payer les commandes de carburant.
Depuis plusieurs mois, le président de l’Association nationale des distributeurs des produits pétroliers (ANADIPP) a dit constater une réduction considérable dans la quantité de carburant commandée par les distributeurs. La semaine dernière, un bateau est arrivé à Port-au-Prince avec à son bord environ 252 000 barils de diesel alors qu’il n’en a livré que 70 000 barils. Cette semaine, un bateau transportant de la gazoline n’en a livré que 50 000 barils tandis qu’il a à son bord bien plus, a fait savoir au journal David Turnier, l’air perplexe.
Selon des opérateurs pétroliers, ces importateurs fournissent une partie de leur cargaison en attendant que le BMPAD honore ses dettes.
Paradoxalement, la consommation du pays en produits pétroliers est de 20 000 barils par jour, a fait remarquer le président de l’ANADIPP.
David Turnier a en outre souligné que les stations d’essence locales paient à l’avance le carburant qu’elles commandent. Une façon pour lui de dire qu’il ne comprend pas pourquoi les autorités n’arrivent pas à payer à temps les importateurs des produits pétroliers.
Une source bien placée au BMPAD a confié au Nouvelliste qu’il n’y avait pas de problème d’argent pour commander le carburant. Cependant, a souligné notre contact, selon l’arrêté présidentiel du 1er mars dernier qui fait obligation de libeller les transactions commerciales sur le territoire dans la monnaie nationale, les compagnies pétrolières paient le BMPAD en gourdes et ce dernier met du temps à trouver le dollar.
« On paie les commandes du carburant en dollars alors que les compagnies pétrolières paient le BMPAD en gourdes. Elles s’appuient sur l’arrêté présidentiel pour le faire. Maintenant on se retrouve avec une masse de gourdes. Pour trouver l’équivalent en dollars américains, on accuse un retard dans le paiement des commandes », a expliqué notre source proche du BMPAD.
Impossible de trouver 20 millions de dollars américains sur le marché local en une journée, a fait remarquer notre contact. La banque centrale ne peut donner qu’entre 800 000 et un million de dollars par semaine au BMPAD, a-t-il ajouté.
Pour résoudre définitivement ce problème, le BMPAD veut que le secteur pétrolier soit exempté de l’arrêté présidentiel sur la gourde, mais il faut attendre la prise de fonction du nouveau gouvernement, a précisé notre contact au BMPAD.
Notre source au Bureau de monétisation a par ailleurs rassuré que la situation était sous contrôle et qu’il n’y avait pas de rareté de carburant sur le marché local. Le Nouvelliste a constaté que depuis le week-end écoulé que certaines pompes à essence étaient en rupture de stock notamment pour la gazoline.
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