Appelée à renoncer à son soutien à Jovenel Moïse, l’Onu, à travers sa mission en Haïti, accuse réception de la lettre des représentants de l’opposition radicale. Toutefois, la réponse escomptée n’est pas encore arrivée.
La Mission des Nations-unies pour l’appui de la justice en Haïti (Minujusth) se dit prête à soutenir des solutions pacifiques, conçues par les Haïtiens, pour résoudre la crise politique. C’est en tout cas ce qu’avance le communiqué de presse publié dimanche 6 octobre en trois langues sur le site de la Mission.
Plus loin dans le document, la Minujusth se dit préoccupée par les effets, sur toutes les couches sociales, de cette longue crise. Tout en se disant attentive aux revendications de chaque camps, elle appelle les acteurs impliqués à alléger les souffrances de la population pour le respect des droits de l’homme. Sans oublier de souligner également le respect des normes démocratiques.
De part et d’autre, la Mission d’appui à la justice appelle tout un chacun à renoncer à la violence, à faciliter la reprise des activités scolaires, le fonctionnement normal des hôpitaux et des services d’urgence. Et quant aux agressions répétées contre des ambulances, la Minujusth invite les protestataires à permettre que les acteurs humanitaires puissent assister les populations les plus vulnérables.
Dans ce communiqué de presse, la Mission des Nations-unies informe les tenants de l’opposition qu’elle a transmis sa lettre à la représentante spéciale du secrétaire général de l’organisation en Haïti, Madame Helen Meagher La Lime ; ainsi qu’au bureau du secrétaire général à New York. Rappelons que la lettre de l’opposition, remise le 3 octobre à la Log Base de Clercine durant une manifestation antigouvernementale, a été signée par par sept sénateurs, trois députés et deux maires.
Le président de la Chambre des députés, Garry Bodeau est aussi sorti de son mutisme, pour appeler les acteurs de la crise à un compromis patriotique.
Dans un document, de prise de position sur la crise, publié le 6 octobre 2019, Bodeau rappelle et réaffirme que nous ne sommes pas loin du chaos et du désordre généralisé. Aussi plaide-t-il en faveur d’un front commun pour adresser les défis de préoccupation nationale. Toujours dans le même document, l’homme fort de la Chambre basse souligne que les leaders de l’opposition, comme les pouvoirs publics et le secteur privé des affaires, ont tous failli à leurs missions en tant qu’élite.
Cependant, l’élu de Delmas défend que l’échec collectif peut toutefois servir à corriger, prévenir et réparer les erreurs susceptibles d’affecter l’équilibre de la Nation.
Le RNDDH livre un bilan partiel des dernières manifestations violentes
17 personnes ont été tuées dont 15 par balle au cours de la période du 16 au 30 septembre, selon ce qu’indique le document du Réseau national de défense des droits humains. Selon le rapport, les récents évènements ont fait 117 blessés par balle et 72 par armes blanches, jets de pierres et bouteilles. Dans la foulée, six journalistes ont été physiquement agressés. De nombreuses entreprises, maisons de commerce et des véhicules, ont été pillées, vandalisées et/ou incendiées à Delmas et à Pétion-Ville.
La journée de ce lundi 7 octobre est marquée par la paralysie presque totale des activités à travers l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. L’opposition radicale a lancé une nouvelle opération baptisée “Sele popilè” (scellé populaire). Ils entendent fermer les institutions publiques comme la Direction générale des Impôts (DGI); l’Administration générale des douanes (AGD) entre autres, qu’ils accusent de financer le président Jovenel Moïse.
La cérémonie de réouverture des tribunaux, prévue ce lundi à la Cour de cassation, à laquelle le chef de l’État devait prendre part, a été annulée. En marge du 17 octobre à venir, devant marquer les deux-cents-treize (213) ans de l’assassinat de l’empereur Jean-Jacques Dessalines, l’opposition lance une interdiction formelle au Chef de l’État, Jovenel Moïse, de se rendre au Pont Rouge, lieu traditionnel de la commémoration.
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