Le président de la République veut discuter sur la teneur de l’accord de Marriott, signés par des structures politiques de l’opposition. Dans une correspondance en date du 12 décembre, Jovenel Moïse sollicite une rencontre autour de ce document, dans lequel les opposants exigent sa démission.
Cette lettre a été adressée à Germeil Castel, membre du comité de l’Accord de Marriott, mais aussi l’une des figures de la structure dénommée « Passerelle ». Dans la correspondance, le palais national invite M. Castel à prendre part lundi 16 décembre à une rencontre autour du document. Par cette démarche, le président Jovenel Moïse, à travers son cabinet particulier, dit vouloir « trouver une solution à la crise politique actuelle ».
Une démarche qui, selon Nahomme Dorvil, directeur de cabinet du chef de l’Etat, s’inscrit « dans une perspective de trouver une solution pacifique et responsable à la crise qui secoue le pays depuis plusieurs mois… »
Parallèlement, les membres de l’opposition tentent de relancer la mobilisation antigouvernementale à travers le pays, particulièrement dans les villes de province. Malgré les différents appels et invitations des Etats-Unis, les opposants affirment n’être pas prêts à s’asseoir avec Jovenel Moïse. « Si le président veut nous rencontrer sur les modalités de son départ, la Commission de passation de pouvoir le rencontrera », a affirmé vendredi le professeur Antoine Augustin, membre de ladite commission.
Dans un article paru dans le journal Le Nouvelliste, M. Augustin a indiqué que « si les membres de l’opposition politique au sein de l’Alternative consensuelle ont toujours soutenu qu’aucun dialogue n’est possible avec le président de la République, la Commission de passation de pouvoir n’écarte pas la possibilité de rencontrer Jovenel Moïse ». Toutefois, selon lui, cette réunion n’aura pas pour objectif de discuter avec le chef de l’Etat de la formation d’un gouvernement mais des conditions de sa démission, comme l’exigent les membres de ladite commission.
Dans la foulée, les membres de l’Alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti écartent toute possibilité de faire partie d’un gouvernement formé par le président Moïse.
Entretemps, plusieurs rencontres ont été tenues entre la Commission de passation de pouvoir et certaines personnalités politiques et de la société civile haïtienne. Selon ce qu’a rapporté le quotidien Le Nouvelliste, les commissaires se sont déjà entretenues notamment avec l’ancien président provisoire Jocelerme Privert, l’ex-sénateur Steven Benoît, l’organisation Nou pap dòmi, l’ingénieur Claude Prépetit, l’économiste Kesner Pharel et des responsables de partis politiques, des associations syndicales.
Commentaires via Facebook