Economie Aquisition de Scotiabank par la Unibank

Les milieux intéressés étaient au courant, mais c’est ce mardi 10 janvier 2017, au cours d’un entretien exclusif avec le journal, que le président du conseil d’administration de la UNIBANK, Carl Braun, a confirmé « l’entente pour l’achat des opérations de Scotiabank ». Présente en Haïti depuis 1972, la Scotiabank, après « analyse qu’elle ne pouvait pas croître » et « soucieuse de sa réputation », a trouvé en la Unibank « le meilleur acheteur », a indiqué Carl Braun, insistant sur le fait qu’il n’y aura pas de mise à pied. Les 90 employés des quatre succursales de Scotiabank recevront une offre d’emploi, a-t-il assuré au terme de cette acquisition pour laquelle les négociations ont été initiées en juin 2016 et finalisées en décembre.

Sans entrer dans les détails sur les conditions de la transaction à cause des clauses de confidentialité, Carl Braun, poids lourd de la finance en Haïti, a cependant indiqué que l’acquisition représente une augmentation d’un peu moins de 3 % de parts de marché pour la Unibank. «  On va passer de 31 à 34 % du marché grosso modo. Elle augmente aussi le portefeuille de crédit, surtout le crédit personnel, le crédit automobile, l’hypothèque résidentielle, domaines où la Scotiabank était très active», a-t-il expliqué, fier de rappeler que sa banque est la première en Haïti en termes d’actifs de crédits octroyés, de fonds propres et de clients.

Pour Carl Braun, cette opération « va permettre à la Unibank d’asseoir un peu plus le leadership qu’il maintient depuis un peu plus d’une dizaine d’années en Haïti ». Au 28 févier, lors du « closing », la finalisation de la passation, les enseignes de la Unibank remplaceront celles de la Scotia. Les clients de la Scotiabank continueront à recevoir les services bancaires. Entre deux et cinq mois, une fois les mises en place opérationnelles terminées pour l’uniformisation du système informatique, le transfert des créances, les 12 000 clients de Scotiabank seront desservis par toutes les succursales de la Unibank, a expliqué Carl Braun qui souligne qu’une correspondance bancaire sera établie avec la Scotiabank.

Non, le départ de Scotiabank n’a rien à avoir avec le De-risking, a insisté Carl Braun. Interrogé sur la concentration et des risques d’augmentation des frais de service par exemple, le président du conseil d’administration de la Unibank soutient que cette acquisition n’aura pas vraiment d’impact sur la compétitivité. Les trois premières banques du système bancaire, Unibank, Sogebank, BNC représentent 80 % des actifs. « Toutes les banques ont des liquidités et sont sur le marché des crédits », a soutenu Carl Braun, qui ne considère pas nécessairement comme une mauvaise nouvelle le retrait d’une autre banque étrangère d’Haïti, comme d’autres multinationales avant elle.

« Les compagnies internationales n’ont pas d’états d’âme. Leur calcul repose sur la rentabilité financière avec le moins de problèmes dans la gestion quotidienne. Elles gèrent un portefeuille et considèrent qu’il y a des pays qui sont plus attrayants que d’autres », a-t-il dit. Carl Braun, dans la foulée, a salué l’effort des investisseurs nationaux qui ont permis à Haïti de tenir depuis des décennies.

Pour sa part, la Scotiabank se réjouit de la transaction. « Nous croyons qu’Unibank est le partenaire idéal pour cette transaction, puisque nous partageons le même engagement envers le service à la clientèle et la même réputation d’employeur de premier choix », a indiqué Jacqueline Sharp, première vice-présidente en chef, région Nord et centre des Antilles pour la Scotiabank.

Source le nouvelliste

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