Haïti s’est « effondré sur les plans social, économique et politique »

Leonel Fernandez, ancien président dominicain et candidat pour les présidentielles de 2020, a qualifié Haïti d’État défaillant. Il a fait cette déclaration dans un commentaire sur la situation politique que connait le pays.

Leonel Fernandez, élu président de la République Dominicaine à deux reprises (1996-2000, 2004-2012), observe la situation politique qui risque de s’aggraver au regard de trois facteurs de la crise : le rejet de Jovenel Moïse par la population civile, le départ de la mission onusienne programmé à partir du 15 octobre prochain et les prix élevés du pétrole dans le pays.

L’ancien chef d’Etat dominicain, estimant que l’actuel chef de l’État haïtien n’avait pas reçu le soutien d’un grand nombre d’électeurs lors de la présidentielle de 2016, a avancé au groupe Telemicro que Jovenel Moïse pourrait bientôt « conduire le pays à une situation d’ingouvernabilité », faute d’une « force politique prédominante, lit-on dans le journal Diario Libre.

Il a aussi déclaré que le départ de la mission onusienne en octobre prochain ne serait pas sans conséquences sur Haïti puisque la composante économique de l’ONU injectait des millions de dollars dans l’économie haïtienne pour l’achat de biens.

Leonel Fernandez a aussi fait remarquer qu’Haïti ne reçoit plus du Venezuela, par l’intermédiaire de Petrocaribe, le carburant à prix avantageux, ce qui signifie qu’il se trouve dans une situation d’instabilité par rapport à notamment les prix élevés du pétrole. Cela pourrait, selon lui, entrer le pays dans une nouvelle phase d’ingouvernabilité chronique.

Cette situation de désespoir découle du fait que le pays s’est effondré sur les plans social, économique, écologique et politique, selon ses propos. C’est donc un immense défi pour la République dominicaine, car Haïti est également menacé de ne pas avoir d’eau. Lorsque cela se produira, ils [les Haïtiens, ndlr] migreront en République dominicaine. « Nous sommes obligés de renforcer la zone frontalière », a-t-il suggéré aux autorités dominicaines qui ont déjà, au début de la crise, pris d’importantes dispositions sécuritaires au niveau des points frontaliers pour empêcher l’entrée illégale d’Haïtiens.

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