Guerre commerciale: Acte 1 de la rivalité Chine/USA

Après plusieurs mois de grandes tensions entre les États-Unis d’Amérique et la République Populaire de Chine, tensions que l’on qualifie de « guerre commerciale » qui touchent d’innombrables pays dans le monde, notamment les États de l’Union Européenne, l’émission Sans Frontières de la Radio Télévision Caraïbes s’était finalement inscrit à son menu ce bras de fer qui suscitait et suscite aujourd’hui encore beaucoup d’inquiétudes relatives à la croissance du PIB mondiale. Guerre commerciale: Acte 1 de la rivalité Chine/USA tel a été le sujet retenu pour ce nouveau numéro, sujet sur lequel Fernando ESTIMÉ l’expert des relations internationales, avait longuement entretenu avec des participants sur le plateau de la Chaine 22 (RTVC).

Dans son intervention, M. ESTIMÉ a rappelé que cette rivalité avait débuté sous l’initiative du Président américain, Donald Trump qui, dans un premier temps avait augmenté des taxes de l’ordre de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium chinois, taxes qu’il vient d’augmenter de 10% récemment, et le Président chinois, Xi Jinping qui, dans un second temps, avait répondu avec fermeté en prenant des mesures de rétorsion pouvant toucher notamment des territoires et entreprises américaines avec l’espoir de fragiliser l’électorat du locataire de la maison blanche. Cependant, les dirigeants chinois ne pourront pas continuer à accentuer avec leurs contre-mesures en raison du déficit commercial des États-Unis par rapport à la Chine, a-t-il soutenu.

En regardant le côté obscur de cet antagonisme qu’il appelle un « match de boxe ou la Trumperie commerciale »,  Fernando ESTIMÉ entend de cette situation nuageuse une « guerre pour la suprématie », face à laquelle l’OMC, la plus haute instance multilatérale régissant le commerce international, instituée par le traité de Marrakech le 1er janvier 1995 après huit cycles de négociation dont le dernier : le Cycle d’Uruguay qui, à travers son arsenal juridique semble aujourd’hui tétanisée puisqu’elle n’est pas encore à même de pallier à la situation. Car pour lui, l’Empire du Milieu qui a connu dans son histoire pratiquement dix-sept (17) siècles comme puissance économique dominante, considérée aujourd’hui comme puissance montante est sur le pan de regagner sa place de première puissance. Et, l’Once Sam, l’actuelle première puissance mondiale ne voit pas cette désagréable réalité d’un bon œil.

En poursuivant avec son analyse, sans vouloir dédouaner Donald Trump de ses comportements qu’il estime d’ailleurs très imprévisible et parfois très impulsif, M. ESTIMÉ n’a pas hésité à montrer que les dirigeants chinois ne veulent pas toujours jouer franc jeu. Il a surtout cité certaines puissances européennes qui dénoncent continuellement ce mauvais comportement du côté chinois qui ne cesse d’inonder leurs marchés avec des produits et demande aux États qui veulent découler des produits sur le marché chinois de faire ce qu’on appelle un « joint-venture » pour qu’ils soient aptes à le faire. Hormis le GATT (Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce), en capitalisant sur l’AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services), l’ADPIC (Aspects des Droits et de Propriété Intellectuelle  qui touchent au Commerce) définit dans le cadre de l’OMC, M. ESTIMÉ condamne les dirigeants chinois qui, dans leurs chaines de production ne veulent pas toujours tenir compte de ces Accords.

L’approche du Président de la République Française, Emmanuel Macron qui consiste à dire qu’ « Après la guerre économique c’est la guerre tout court » et celle de la Directrice du FMI, Christine Lagarde disant « Dans les pires des cas, les mesures (commerciales) actuelles pourraient avoir un impact à hauteur de 0.5 point (de baisse) du PIB mondial » ainsi que les autres prévisions d’experts ne semblent pas trop contradictoires aux idées articulées par M. ESTIMÉ.  Puisqu’il a souligné que toutes les guerres qu’a connues le monde ont à la base une cause économique, et quand il y a la guerre commerciale, les pays vont augmenter leurs tarifs douaniers. Et par rapport à cette triste réalité, les échanges entre les pays vont diminuer, ce qui va affecter de manière négative la croissance économique mondiale.

En répondant aux questions des participants, Fernando ESTIMÉ n’a pas caché ses inquiétudes sur le cheminement de ce conflit au niveau mondial. L’expert des relations a surtout fait mention que les progrès qu’on a enregistré pendant les trente dernières années avec la montée de façon vertigineuse de l’internet change profondément le système financier. Il a pris en exemple le PDG de Facebook, Marck Zukerberg qui a perdu récemment près de quinze milliards de dollars dans l’espace de quelques heures. Et les séquelles de la crise de Subprimes en 2008 pèsent encore de manière très lourde sur certains pays qui ne sont pas encore à même de se relever. Ce n’est pas un bon signe que les deux premières puissances soient dans cette profonde rivalité, a-t-il martelé.

Avec l’espoir de voir calmer la situation, M. ESTIMÉ pense qu’il serait de bon ton que les dirigeants chinois et américain, « des partenaires très particuliers », empruntent les voies légales : ORD, organe de règlement des différends de l’OMC et qu’ils renoncent à leurs velléités de résoudre leurs différends à leurs propres grés en jouant le gros bras. Puisqu’il est non seulement en violation aux principes qu’ils ont signé et ce comportement n’arrive pas à faire calmer le jeu sur le terrain. Et leurs actions vont se répercuter généralement d’une manière très sévère sur les autres États. Le moins que l’on puisse dire, avec « +4,1% de croissance au 2ème trismestre et 3,9% du taux de chômage », les États-Unis connaissent aujourd’hui ce qu’on appelle le « plein emploi », ce qui rend confortable les dirigeants américains d’accentuer les pressions et maintenant ils vont s’en prendre aux « composantes électroniques », a conclu Fernando ESTIMÉ.

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